Artiste Collagiste
Un esprit taquin, une attitude joviale, un franc parlé, un œil sympathique, une main agile, c’est le portrait croqué de cet artiste qui nous fait l’honneur de présenter ses dernières créations au Balcon.
Rebondissant de médium en médium, il nous éblouit par la magie de la toute dernière technique qu’il emploie, le collage. Mais d’où lui vient cette passion vitale pour le petit bout de papier glacé?
Retraçons ensemble le parcours de cet artiste tatoué par le vent de la vie.
Céline: – Quel est votre premier souvenir de dessin? Alexis: – Vers 4 ans à l’école, faire glisser le crayon sur le papier m’amusait beaucoup.
Céline: – Quel est le point de départ de votre démarche créative d’artiste? Alexis: – Je cherchais des supports différents que le papier ou la toile et c’est à Saint-Tropez que j’ai trouvé l’inspiration en m’exprimant sur des pièces de bagagerie de luxe et autres supports cuirs tels que des sneakers, des blousons en cuir.
Céline: – Quels étaient les sujets que vous peignez à l’époque? Alexis: – Je répondais aux demandes des clients qui étaient souvent des inspirations d’illustrations américaines.
Céline: – A quel moment avez-vous choisi de vous démarquer et présenter votre propre identité? Alexis: – Je voulais me libérer du pinceau, explorer de nouvelles techniques, remplacer la peinture par autre chose. A l’époque, je tenais deux galeries à Ibiza et je voyais trop d’artistes usant de cette matière sans véritable authenticité personnelle.
Céline: – Et c’est donc en vous plongeant dans les magazines de mode des années 80 que vous avez trouvé cette idée de collage? Alexis: – Exactement, cette méthode m’est apparue comme une évidence. Choisir, découper, assembler, sculpter la couleur, tous ces gestes m’ont donné la possibilité d’exprimer ma profonde énergie, d’extérioriser mes émotions, mes bouleversements. Cette technique est devenue viscérale. Je vois la création de mes œuvres comme un marathon dès le premier coup de crayon, surtout quand je prépare une expo comme celle du Balcon.
Céline: – Quels étaient les premiers sujets abordés dans vos collages? Alexis : – La violence de notre société, ses contrastes, ses absurdités. A travers des objets de notre quotidien, le choix était de montrer à quel point l’humanité et son système peuvent être révoltants.
Céline: – Et cette fois-ci, pourquoi les montres? Alexis : – A mon arrivée à Saint-Tropez, j’ai aidé mon parrain, Olivier, qui tenait un restaurant et pour me remercier il m’a offert une montre Rolex. C’est à ce moment-là qu’a commencé ma fascination pour le monde de l’horlogerie. Alors, en souvenir de cette période de ma vie et pour lui témoigner ma reconnaissance, la série sur laquelle je travaille aujourd’hui ne présente que des montres d’exception.
Céline: – Maintenant parlez-nous de votre technique, que recherchez-vous, comment travaillez-vous? Alexis: – Je recherche un effet de trompe l’œil, pour que le regard ne puisse pas définir la matière employée. Je mets mon art au service de ces objets prestigieux avec un immense respect pour leurs créateurs. En traçant le dessin initial je choisis les options d’orientation et d’angle de vue. Je passe beaucoup de temps à préparer ma palette de couleurs, subtilement détaillée et organisée, car je dois traduire de nombreux éléments visuels tels que la brillance, l’éclat des pierres, la perspective, le grain, le relief, la typographie. Il faut de l’exigence pour se rapprocher au plus près de l’effet réaliste. Puis j’entame le collage, chaque pièce étant positionnée pour un rendu idéal qui implique une juxtaposition fusionnant images, textes et coloris, en couches superposées.
Céline: – Mais il me semble qu’au delà de la montre vous nous proposez une seconde lecture de votre art. Alexis: – Exactement, je souhaite rendre hommage aux icônes qui ont traversé ces dernières décennies, en les recontextualisant dans une esthétique plus moderne et un tant soit peu provocatrice.
Céline: – Cette exposition sera présentée au public du 15 Mai au 25 Juillet 2025. Alexis: – Et de nombreux événements organisés par La galerie en collaboration avec « Les musiciens du BALCON » viendront ponctuer cet agenda.
Alexis Lecoq est passé maitre dans l’art du collage. A travers la réalisation de ces trompes l’œil, il distille délicatement ou parfois ostensiblement les indices de son regard sur notre société. Ainsi, il insuffle à son œuvre une dimension pop et contemporaine. La volonté d’employer de grands formats rend sa démarche audacieuse et volontaire. A l’instar de ses contemporains, tels que Barbara Kruger, Sir Peter Blake et Nick Smith, l’artiste inscrit son œuvre dans un mouvement artistique d’ampleur, fondé sur l’usage du collage, un médium qui repousse les limites de la créativité en offrant de nouvelles perspectives esthétiques et conceptuelles.
